Les chiffres disponibles indiquent que la masse salariale représentera 20 milliards de dinars contre plus de 16 milliards de dinars en 2019, soit 14,1% du PIB. Le budget de l’année 2020 est estimé à 47 milliards de dinars contre 40,8 milliards de dinars en 2019.
L’administration tunisienne compte un sureffectif d’employés, de l’avis même de certaines organisations internationales comme le Fonds monétaire international (FMI) qui a recommandé aux responsables tunisiens d’alléger un tant soit peu le fardeau financier dû au nombre important de salariés. La Tunisie a répondu favorablement à cette recommandation en engageant un plan de restructuration de la Fonction publique et des établissements publics pour mettre à la retraite anticipée un certain nombre d’employés. Ceux-ci ont eu droit à un montant égal au nombre d’années qui reste à travailler en plus d’une pension de retraite.
Malgré ces dispositions, l’administration tunisienne compte encore de nombreux employés. D’ailleurs, selon les chiffres disponibles, la masse salariale représentera 20 milliards de dinars contre plus de 16 milliards de dinars en 2019, soit 14,1% du PIB, a indiqué, récemment, à Tunis, le ministre chargé des Grandes réformes, Taoufik Rajhi. Il a précisé que cette hausse s’explique par les augmentations salariales prévues après les conventions signées avec l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt) dans le secteur public et la fonction publique.
Le budget de l’année 2020 est estimé à 47 milliards de dinars contre 40,8 milliards de dinars en 2019, a annoncé Taoufik Rajhi, cité par l’agence TAP.
Une administration surchargée
Au lendemain de la révolution du 14 janvier 2011, le nouveau gouvernement avait pris une initiative pour faire travailler l’un des membres d’une famille dont le fils est blessé ou tué lors des évènement qui ont abouti à la destitution du régime. Ainsi, plusieurs jeunes diplômés ont pu intégrer l’administration qui se caractérise déjà par un sureffectif. D’où la décision prise par le gouvernement de suspendre les recrutements dans la Fonction publique et les établissements publics sauf dans certains ministères comme ceux de la Défense nationale, de l’Education, de l’Intérieur et de la Santé. Et dire que plusieurs diplômés de l’enseignement supérieur veulent faire une carrière dans la fonction publique pour mettre en valeur leurs connaissances et en faire profiter la collectivité nationale.
L’Etat a mis en place des mécanismes pour inciter les jeunes diplômés à lancer leur propre projet en bénéficiant d’un financement conséquent avec des avantages préférentiels au niveau de la période de remboursement, du délai de grâce et surtout du taux d’intérêt faible. En outre, ces jeunes bénéficient d’un encadrement rapproché dès le début du processus de création de l’entreprise jusqu’à sa mise en fonction et même au-delà, et ce, pour garantir toutes les chances de succès au projet. Si certains jeunes diplômés ont adhéré à ces mécanismes d’encouragement de l’initiative privée, d’autres ont préféré attendre la publication des concours de recrutement dans certains organismes publics.
Certains projets privés lancés par les jeunes n’ont pas fait long feu, ils ont échoué dès le premier jour. La réussite dans les affaires nécessite de l’expérience pour connaître les rouages administratifs ainsi que les astuces à utiliser pour contourner les handicaps et les problèmes que tout promoteur peut rencontrer. Il s’agit de persévérer et de tenir bon pour pouvoir non seulement lancer son projet mais aussi assurer sa pérennité et son développement.
Recours à l’endettement
Une partie du budget de l’Etat est allouée, en tout cas, aux salaires. Le recours à l’endettement demeure encore nécessaire pour pouvoir boucler le budget et honorer toutes les dépenses qui incombent à l’Etat dont celles qui concernent les salaires. Avec les majorations et les ajustements décidés de temps à autre, le volume des salaires ne cesse d’augmenter. Pourtant, notre administration n’est pas toujours productive et son rendement laisse à désirer. Les contribuables sont obligés, parfois, d’attendre une longue période pour effectuer une procédure. A la faveur de l’administration digitale ou l’e-administration, les procédures devraient être simplifiées dans la mesure où toutes les tâches seraient numérisées, ce qui réduirait le temps d’attente et surtout les actes de corruption.
D’ailleurs, la Banque mondiale a appelé la Tunisie à tout mettre en œuvre en vue de généralisation de la digitalisation de l’administration. Plusieurs projets anticorruption, notamment au niveau des marchés publics sont menés avec certains partenaires comme la Corée du Sud. La digitalisation permettrait également de limiter les intervenants administratifs chargés d’effectuer certaines tâches. Pour rendre notre administration plus rentable, les pouvoirs publics ont procédé également, dans le cadre de la restructuration, de redéployer l’effectif administratif en renforçant la présence des cadres et des agents dans les directions régionales.
L’Etat compte beaucoup sur la formation continue et la réadaptation des employés pour faciliter leur mutation et les charger de nouvelles tâches adaptées à l’administration digitale. De nouvelles méthodes de travail sont adoptées dans l’administration afin de favoriser la célérité et simplifier les procédures. Les hommes d’affaires ont besoin de moins de procédures pour pouvoir créer leur projet et recruter une nouvelle main-d’œuvre qualifiée. C’est le cas aussi pour les investisseurs étrangers qui cherchent, avant d’installer leur unité de production, un pays qui a moins de tracasseries administratives et une bureaucratie allégée. C’est dire que les ressources humaines actuellement en fonction dans l’administration doivent faire l’objet d’une gestion optimale afin d’en tirer le meilleur profit. Chaque employé a une tâche à faire et un objectif fixé par la direction qui doit être atteint. C’est sur cette base que la nouvelle administration doit travailler dans le cadre de la transparence et l’équité.